Après plusieurs années de développement sans réelle appréhension globale, la Polynésie française est à un carrefour de sa croissance qui tient tant de l’importance de sa place pour la France et dans le Pacifique, que de l’augmentation de sa population et l’impérieuse nécessité de développer ses îles en maintenant, dans la mesure du possible, ses habitants sur leur archipel d’origine, dans un environnement qui peut, à plus ou moins long terme, être en danger.

Plusieurs tentatives de plan de développement ont été faites au cours des années pour mener à bien une vision globale de ce à quoi pourrait ressembler le Fenua dans les années à venir. 

Le Schéma d’Aménagement Général de la Polynésie française tente de présenter une vision du développement du Pays et des nombreuses opérations devant mener aux résultats escomptés. 

Le document soumis à l’avis du CESEC, qui n’est qu’une partie du SAGE, est présenté comme prescriptif à l’égard notamment des collectivités dont les Plans Généraux d’Aménagement devront tenir compte des orientations proposées.

Dans le même temps, il s’imposera également au gouvernement actuel, dans ses choix de politiques publiques et d’interventions.

Celles-ci devront être accompagnées dans cette mise en œuvre et en ce sens, le CESEC reconnaît la nécessité de la mise en place d’une Agence d’aménagement et de développement durable des territoires.

Enfin, pour être efficace et cohérent sur une durée aussi longue que prévue, soit vingt années, il devrait s’imposer à tous les gouvernements à venir, sous peine de remettre en cause ses lignes directrices, voire des actions déjà entreprises.

Le CESEC est conscient que le SAGE représente une vision d’ensemble dont les modalités précises, techniques ou financières, ne sont, pour l’heure, que très peu définies au-delà des quelques schémas directeurs déjà en vigueur, sous réserve qu’ils soient eux-mêmes en cohérence avec lui. 

En outre, le développement et l’aménagement doivent être guidés par les enjeux de lutte contre le changement climatique et ses conséquences sur les réalités économiques, sociales et environnementales.

L’interdépendance entre le Polynésien et son patrimoine naturel et culturel est particulièrement forte.

Le cadre normatif devrait traduire cette préoccupation et favoriser une trajectoire d’évolution en harmonie avec les aspirations et les valeurs des Polynésiens, dans le respect de leurs traditions et de leur histoire.

Cette démarche doit également s’inscrire sur un socle commun d’objectifs avec les autres pays et territoires du Grand Pacifique.

Le CESEC rappelle enfin, en annexe au présent avis, certaines des recommandations qu’il a pu faire lors de l’étude de divers plans et projets de lois du pays soumis à son examen qu’il souhaite voir prises en compte.

Tel est l’avis du Conseil économique, social, environnemental et culturel sur le Schéma d’Aménagement Général de la Polynésie française.