L’Homme, dans sa recherche à satisfaire ses besoins, exerce une pression sur la nature. Malgré cette pression, la Polynésie française, dans la diversité de ses îles, est indemne d'un certain nombre de pestes animales et végétales. Cet état enviable de la biodiversité à l’échelle mondiale n’est pas un acquis et doit être sans relâche défendu et ce, en l’absence de politique publique globale de l’environnement.
Le projet de loi du pays, en renforçant les dispositions du code de l’environnement relatives à l’introduction et à l’importation de spécimens vivants, constitue une avancée vers une meilleure protection de la biodiversité.
Il comporte notamment l’exception d’importation en raison d’un intérêt général agricole, économique, environnemental ou scientifique et la suppression du régime de dérogation particulière. La liste des dérogations sera elle précisée par arrêté en conseil des ministres.
Le Conseil Économique, Social, Environnemental et Culturel (CESEC) salue les efforts du Pays pour coordonner les réglementations environnementales et de biosécurité, et pour mettre en place des mesures de gestion rigoureuses des espèces introduites illégalement. Le CESEC insiste sur la nécessité d’une application stricte des règles existantes et d’une sensibilisation accrue des acteurs concernés et de la population.
En outre, le CESEC recommande de renforcer le rôle scientifique de la Commission des Sites et des Monuments Naturels (CSMN) et de s’appuyer sur une méthodologie d’analyse des risques pour formuler des avis circonstanciés. La consultation large et continue des parties prenantes est également cruciale pour adapter les mesures de protection aux réalités locales et aux évolutions des menaces.
En l’occurrence, l’institution recommande que l’importation d’huîtres de bouche soit suspendue.
Toutefois, compte tenu des intérêts économiques, le CESEC insiste sur l’impérieuse nécessité que les résultats de l’analyse des risques à l’importation des huîtres de bouche et de la contamination des espèces endémiques concernées soient rendus avant la fin du mois d’octobre 2025 et que les services du Pays soient dotés des moyens humains et financiers adaptés pour y parvenir.
Enfin, le CESEC souligne l’importance de la responsabilité collective et individuelle dans la protection de la biodiversité. Des efforts renouvelés en matière de vulgarisation et de sensibilisation sont indispensables pour mobiliser l’ensemble de la société polynésienne autour de cet enjeu vital.
Par conséquent, et sous réserve des observations et recommandations qui précèdent, le Conseil Économique, Social, Environnemental et Culturel émet un avis favorable au projet de loi du pays portant modification de certaines dispositions du code de l’environnement relatives à l’introduction et à l’importation de spécimens vivants d’espèces et catégories d’animaux et végétaux en Polynésie française.