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Te pū manafa'atere
- Te parau 'āpī
- Te mau 'ohipa
- Parau tuatāpapa
- Te puta nūmera niuniu
- Hono
Le CESC est saisi sur la question du développement de l’hydroélectricité en Polynésie française. Cette question s’inscrit dans le cadre plus général de la transition énergétique conduite par le Pays et de l’évolution souhaitée du modèle énergétique polynésien.
Le CESC regrette le rendez-vous manqué de nos politiques dans le cadre de la loi nationale sur la transition énergétique pour la croissance verte qui aurait permis à la Polynésie française (à l’instar de Wallis et Futuna) de bénéficier de la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE).
Le développement de l’hydroélectricité constitue un véritable défi, au cœur d’une réflexion sur l’évolution et le type de société souhaités par les Polynésiens durant les décennies à venir.
Les enjeux de ce développement résident à la fois dans ses dimensions économique, démographique, sociale et écologique : la Polynésie française doit réduire sa dépendance aux énergies fossiles importées, alléger la facture énergétique des Polynésiens, améliorer l’efficacité des modes de production d’énergie et diminuer leur empreinte sur l’environnement.
L’évolution des modes de production ne sera pas suffisante à elle seule pour répondre à ces enjeux.
Les modes de consommation de tous devront également évoluer en fonction de l’évolution des modes de vie d’une société moderne, des avancées technologiques et ce, tout en tenant compte de l’attachement profond des Polynésiens à leur patrimoine naturel et culturel.
Le développement de l’hydroélectricité doit aussi être perçu comme l’opportunité de réunir et engager l’ensemble des acteurs et des citoyens autour d’objectifs communs et de s’assurer de la participation et de l’adhésion du plus grand nombre.
L’hydroélectricité représente actuellement 25% de l’énergie électrique. Le CESC a bien compris que le développement de l’hydroélectricité en Polynésie française peut constituer un bon compromis pour atteindre les objectifs de transition énergétique fixés à 50% à l’horizon 2020.
Cet objectif se traduira nécessairement par l’installation de nouvelles retenues hydrauliques conjuguées au développement de la production solaire voire à d’autres énergies renouvelables abordables.
L’avènement des dernières technologies de stockages d’énergie à des coûts compétitifs devrait accélérer le développement du solaire et de l’éolien qui ne pourront cependant pas à eux seuls remplacer le thermique.
Le CESC préconise de soutenir et promouvoir l’ensemble des filières des énergies renouvelables complémentaires et notamment le SWAC qui constituent le « mix énergétique ».
Ce sont surtout les conditions et modalités de mises en œuvre qui peuvent susciter des divergences et des réticences propres à chaque projet. Elles devront faire l’objet d’échanges et de discussions avec l’ensemble des intéressés tout au long du processus de réalisation des projets afin d’aboutir aux meilleures solutions possibles.
S’agissant de la construction des retenues d’eau, des mesures de réduction des impacts ainsi que des mesures compensatoires de conservation et de restauration des sites sont indispensables.
Des moyens et procédures de contrôle et de suivi à caractère obligatoire et contraignant sont également nécessaires pour s’assurer que les engagements pris soient respectés. Dialogue, transparence et pédagogie devront figurer parmi les règles.
En cela, le CESC approuve la mise en place des Comités Techniques de Suivi et de Surveillance. Les capacités d’intervention décisionnelle et les limites de ces comités méritent néanmoins d’être précisées.
Telles sont les observations et recommandations du Conseil économique, social et culturel apportées au débat de société relatif au développement de l’hydroélectricité en Polynésie française.