Mana'o n° : 30/2024
Projet de délibération portant approbation du Plan Climat 2030 de la Polynésie française
Tōmite
Développement et égalité des territoires
Mana'o :
Mana'o fāri'i
Hōro'ahia i te :
05/09/2024
'Āfa'i parau :
Madame Moea PEREYRE
Monsieur Marotea VITRAC

 

La lutte contre le changement climatique constitue un véritable défi, elle est au cœur d’une réflexion sur les modes de développement, de consommation et de production souhaités par les Polynésiens et le reste du monde durant les décennies à venir.

 

Le Plan Climat 2030 de la Polynésie française mérite d’être regardé et adapté tant aux avancées socio-économiques, au changement des modes de vie d’une société moderne, aux évolutions technologiques, qu’à son ancrage aux réalités des Polynésiens, à leurs cultures et leurs traditions.

 

Le CESEC considère que l’échéance du PCPF à l’horizon 2030 semble proche et peu réaliste eu égard à l’ensemble des objectifs et actions proposés.

 

Il souligne la nécessité d’une volonté politique forte s’appuyant sur un cadre formalisé et suffisamment souple en matière de lutte contre le changement climatique. Ce défi doit aussi être perçu comme l’opportunité de réunir et d’engager l’ensemble des acteurs et des citoyens autour d’objectifs communs, d’assurer leur participation et leur adhésion.

 

Cela passe par la mise en place d’une vaste campagne de sensibilisation et de communication. L’éducation doit être mise au cœur de la stratégie de lutte contre le changement climatique. Elle est essentielle pour préparer les générations futures à faire face aux évolutions et favoriser l’acceptation sociale.

 

Il rappelle l’importance de prendre en compte les systèmes de connaissances traditionnels et l’identité culturelle des Polynésiens pour renforcer l’adhésion au PCPF.

 

Le CESEC souligne que son caractère transversal implique une coordination complexe entre différents acteurs et niveaux de gouvernance. Le pilotage du PCPF et sa gouvernance sont une des clés essentielles pour intégrer les objectifs climatiques dans les politiques publiques, assurer la planification et le suivi. 

 

Par ailleurs, le CESEC constate que certaines actions proposées dans le programme d’action du PCPF et certains objectifs méritent d’être adossés à des cibles chiffrées et des budgets prévisionnels en conséquence.

 

Le CESEC recommande d’intégrer des critères écologiques dans tous les dispositifs d’aides et d’incitations pour que les projets économiques et sociaux soient en adéquation avec les objectifs du PCPF.  Il recommande de faire la consolidation de toutes les aides, subventions, crédits d’impôts et concours en faveur de la lutte contre le changement climatique dans une approche globale et synthétique, afin d’en apprécier le poids, d’en mesurer l’efficacité et de faciliter le pilotage.

 

L’examen du projet de délibération portant adoption du projet de Plan Climat 2030 appelle également les recommandations suivantes :

 

  • Mettre en place un observatoire du changement climatique en Polynésie française ;

  • Encourager et soutenir les projets d’EnR qui contribuent à notre autonomie énergétique et permettent de réduire notre empreinte carbone, en veillant à la préservation et valorisation de nos richesses naturelles ;

  • Soutenir le développement du système innovant de climatisation par l’eau de mer (SWAC) et favoriser son déploiement dans les différents secteurs d’activités économiques et sociales ;

  • Mettre en place un Transport en Commun en Site Propre (TCSP) et favoriser les territoires de proximité, la déconcentration des activités et la mixité fonctionnelle ;

  • Améliorer la gestion et la valorisation des déchets, notamment par de la production énergétique ; 

  • Favoriser la réparation des objets usagés, la réutilisation ou le recyclage, et encourager l’économie circulaire ;

  • Soutenir la politique agricole et la transition alimentaire comme une véritable priorité ;

  • Faire reconnaître à un niveau national et international le rôle crucial de l’océan et notamment sa contribution à l’atténuation des effets du changement climatique comme « puits de carbone » ;

  • Sensibiliser les instances nationales et internationales sur la submersion des îles et modifier la convention de Montego Bay, afin de permettre aux victimes de la montée des eaux de conserver leur patrimoine marin et de faire valoir leurs droits.

 

Sous réserve des observations et recommandations qui précèdent, le CESEC émet un avis favorable au projet de délibération portant adoption du Plan Climat 2030 de la Polynésie française.