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Te pū manafa'atere
- Te parau 'āpī
- Te mau 'ohipa
- Parau tuatāpapa
- Te puta nūmera niuniu
- Hono
Papeete, le 8 mars 2024 - Lors de la séance plénière qui s'est déroulée le vendredi 8 mars 2024 sur la thématique "Débats et sensibilisation sur l’accès au droit à l’information sur l’indemnisation des victimes des essais nucléaires", la Présidente du CESEC, Madame Voltina ROOMATAAROA-DAUPHIN, est revenue sur les changements significatifs dans la représentativité des Femmes au sein de la quatrième Institution du Fenua.
A cette occasion, elle a fait une proposition qu'elle a qualifié de simple mais audacieuse :" tout comme la présidence de notre institution est tournante entre les cinq collèges qui la composent, pourquoi ne pas faire tourner également la présidence entre un homme et une femme ?"
Nous reproduisons ci-dessous l'intégralité de son discours :
Madame la Députée,
Madame la Vice-présidente, ministre de la culture, de l’environnement, du foncier et de l’artisanat, en charge des relations avec les Institutions,
Madame la Présidente de la Commission des Institutions, des affaires internationales et Européennes et des relations avec les communes,
Monsieur le Président du Conseil d'administration de la CPS,
Madame la Directrice de l'Institut du Cancer de Polynésie française,
Monsieur le Directeur général adjoint de la CPS,
Madame la Présidente du Conseil des femmes de l'association 193,
Chers membres du CESEC,
Mesdames et Messieurs, en vos grades et qualités,
Chers Amis,
En ce jour particulier de la Journée Internationale des Droits des Femmes, j’aimerai célébrer avec vous les progrès significatifs que nous avons tous accomplis, notamment en matière de représentativité des femmes au sein de notre Conseil économique, social, environnemental et culturel. Et c’est avec une fierté non dissimulée que je relève que 45% des sièges de notre Institution sont désormais occupés par des femmes polynésiennes.
Cependant, c’est un arbre qui ne doit pas cacher la forêt ! Permettez-moi ainsi de rappeler que je ne suis que la seconde femme, de toute l’histoire du CESEC, à occuper le poste de Présidente. La première femme à occuper ce poste fût Madame Raymonde RAOULX, qui est toujours parmi nous et à qui j’aimerai rendre hommage en ce jour particulier. Son engagement et son dévouement, notamment pour les femmes de notre Pays, ont ouvert la voie aux suivantes.
Chers collègues masculins, je tiens à préciser que ma prise de parole aujourd'hui ne vise en aucun cas à réclamer des privilèges pour les femmes. Je tiens simplement à souligner, encore plus aujourd’hui, que la diversité et la parité sont des valeurs essentielles pour notre grande Institution. C'est pourquoi, j’aimerai vous proposer une idée simple, mais audacieuse : tout comme la présidence de notre institution est tournante entre les cinq collèges qui la composent, pourquoi ne pas faire tourner également la présidence entre un homme et une femme ? Je vous laisse le soin, chers Membres du CESEC, d’y réfléchir et pourquoi pas, encore une fois, de montrer l’exemple.
Aujourd'hui, nous aborderons un sujet d'une importance cruciale pour notre société civile polynésienne : l'accès à l'information. Dans notre Pays de Droits et de Libertés, il est ainsi primordial que Toutes et Tous disposent de ce droit, de manière équitable, libre et sans préjugé. C’est, je crois, l’une des missions de notre Institution. Lorsque l’on sait que les nombreuses démarches administratives, désormais nécessaires à notre vie moderne, sont régulièrement assumées par les femmes, en cette journée particulière, nous devons réaffirmer l’engagement de notre Institution pour l'égalité des genres et notre soutien indéfectible envers les femmes. Elles qui portent généralement le fardeau des conséquences des événements passés.
Je penses, par exemple, au poids écrasant que certaines d’entre elles supportent, trop souvent seules, lorsqu'il s'agit de décider de poursuivre ou non une grossesse. Or, vous n'avez pas pu passer à côté de l'événement marquant de la semaine : le vote historique des parlementaires nationaux, réunis en Congrès à Versailles, en faveur de l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution française. Cette décision fait de la France le premier pays au monde à protéger ce droit fondamental des femmes à disposer de leur corps. C'est une avancée majeure pour la liberté de choix des femmes, une liberté qui doit être soutenue par l'ensemble de la société polynésienne.
Pour conclure cette allocution, j'aimerais apporter une touche de douceur à nos échanges. Je vous propose de partager un moment musical en visionnant une vidéo réalisée par notre photographe maison, Manoah Maruhi, mettant en lumière cette journée particulière. C’est tous ensemble que nous devons œuvrer pour une société qui nous ressemble, inclusive et égalitaire, où chaque Polynésienne et chaque Polynésien, peuvent s'épanouir pleinement.
Merci à tous pour votre attention.