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Te pū manafa'atere
- Te parau 'āpī
- Te mau 'ohipa
- Parau tuatāpapa
- Te puta nūmera niuniu
- Hono
La Polynésie française, comme la plupart des territoires insulaires, dépend grandement de l’extérieur pour satisfaire ses besoins énergétiques.
En 2022, près de 93 % de la consommation d’énergie primaire provient de l’importation de différents dérivés du pétrole. Sur les 377 millions de litres d’hydrocarbures consommés, la grande majorité est dédiée aux transports terrestres (160 millions de litres soit 42 % des volumes importés) ainsi qu’à la production d’électricité (116 millions de litres soit 31 % des volumes importés), ces deux secteurs constituant les deux plus gros consommateurs d’énergie en Polynésie française.
La PPE a pour objet d’arrêter les conditions pour, d’une part, initier une transition vers une mobilité plus vertueuse, secteur qui représente aujourd’hui plus de 50 % de la consommation d’énergie primaire et, d’autre part, atteindre un mix électrique composé à 75 % d’EnR à horizon 2030 notamment via le développement de l’hydroélectricité et du photovoltaïque.
Dans ce contexte, la mise en place de la politique de transition énergétique de la Polynésie française est essentielle afin de réduire la dépendance aux énergies fossiles, de renforcer la résilience du Pays face à la volatilité des prix des hydrocarbures et de réduire ses coûts énergétiques.
Pour le CESEC, les évolutions et actions envisagées en matière de transition énergétique, si elles sont indispensables, ne seront efficaces que si une volonté politique forte est affirmée auprès de tous les acteurs concernés et si un certain nombre de freins est levé.
À ce titre, concernant les mesures de baisse de consommation, l’institution considère notamment que :
de nombreuses initiatives pour limiter les déplacements et changer nos habitudes méritent d’être matérialisées en matière de transports terrestres (transport en commun en site propre, PGA des communes, déconcentration administrative, télétravail, co-voiturage, etc.) ;
les constructions doivent être envisagées en tenant compte de leur impact sur l’environnement et les programmes de logements doivent intégrer des exigences et critères de performance énergétique et de respect de l’environnement.
S’agissant de la diversification du mix énergétique, les objectifs et les actions de la PPE sont irréalisables compte tenu des moyens consacrés par le Pays. Le CESEC estime que, compte tenu du retard de la Polynésie française en matière de développement des énergies renouvelables, l’objectif de 75 % d’EnR demeure irréaliste et que, bien que non négligeable au regard des projets à développer, l’objectif de 55 % d’EnR faisant l’objet d’un consensus auprès de tous les acteurs apparaît plus raisonnable.
En matière d’hydroélectricité, ces objectifs sont impossibles à atteindre en l’état. L’institution rappelle que la préservation de l’environnement est un enjeu majeur qui doit être nécessairement pris en compte.
Sur le solaire, l’institution appelle le Pays à mettre en place un stockage centralisé qui sera amorti par les producteurs d’énergie solaire et à renforcer la liaison de très haute tension entre le nord et le sud de Tahiti.
Concernant la stratégie de développement énergétique dans les îles autres que Tahiti, l’institution préconise que la PPE prenne véritablement en compte les problématiques d’approvisionnement d’électricité de ces îles ainsi que les disparités de situations entre les archipels et entre les îles de chaque archipel.
De manière générale, le développement des EnR doit garantir un prix de l’électricité maîtrisé qui n’affecte pas le pouvoir d’achat des publics les plus modestes. Les familles les plus démunies méritent d’être soutenues et informées des aides existantes.
L’institution réitère une fois de plus sa recommandation consistant pour le gouvernement local à solliciter l’application de la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE) à la Polynésie française, au nom du principe d’égalité entre les collectivités d’outre-mer. Le CESEC est prêt à se saisir ou s’autosaisir de ce sujet pour le faire aboutir.
Pour le CESEC, le caractère transversal de la politique publique de l’énergie implique une réelle coordination entre différents acteurs et niveaux de gouvernance et le pilotage d’une telle programmation est essentiel pour intégrer ces objectifs dans les différents domaines d’actions, assurer leur planification et leur suivi.
Enfin, il est essentiel qu’un plan de communication et d’information soit mis en place pour sensibiliser et responsabiliser les générations actuelles et futures sur la nécessité d’adapter nos comportements et modes de consommations. Elle doit également favoriser la compréhension et l’adhésion de tous à la transition énergétique.
Aussi, sous réserve des observations et recommandations qui précèdent, le Conseil Économique, Social, Environnemental et Culturel émet un avis favorable au projet de délibération portant approbation de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie 2022-2030.