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Te pū manafa'atere
- Te parau 'āpī
- Te mau 'ohipa
- Parau tuatāpapa
- Te puta nūmera niuniu
- Hono
À l'occasion de l'assemblé plénière du 14 août 2024, pendant laquelle le rapport intitulé « Une société polynésienne fracturée : quelles perspectives pour une société plus équitable ? » a été adopté, la Présidente du CESEC, Madame Voltina ROOMATAAROA-DAUPHIN, a prononcé un discours rendant hommage à la solidarité.
Nous publions son discours dans son intégralité, ci-dessous :
Mesdames et messieurs les membres du CESEC,
Chers invités,
Citoyens engagés,
Chers Amis,
‘Ia Ora Na
On l’aura vu récemment, nous sommes capables de grandes choses. Premièrement, au lendemain des jeux olympiques, je tiens à grandement féliciter notre champion olympique de Vairao, Kauli Vaast qui n’a jamais rien lâché et cela accompagné de l’équipe de coach et encadrants. Je tiens également à ne pas oublier Teura'itera'i Tupaia pour sa courageuse participation au lancer de javelot malgré sa blessure et Vahine Fierro à qui je souhaite rappeler que malgré sa déception, elle reste notre championne et qu’elle a emporté notre cœur en médaille.
Rien de tout cela n’aurait été possible sans les décideurs publics et privés mais aussi sans la population de Teahupo’o et toutes les mains, cerveaux et esprits bénévoles et volontaires qui ont œuvré pendant des semaines et des mois pour que ce grand événement rayonne dans le monde. Nous n’en doutions pas une seconde, la lumière a éclairé la Polynésie d’un fait historique qui ne cessera pas de faire rêver nos futures générations.
Mais voilà, il faut pouvoir faire rêver tout le monde. Il faut que notre pays s’accorde à l’image que l’on projette au-delà des récifs et des lagons couleurs turquoise. Voyez, une partie de nos sœurs et de nos frères n’a ni le temps ni la chance de rêver, ils n’ont pas de quoi sourire et pourtant, bien souvent, ils le font. Ils sont loin du paradis sur terre que l’on promeut, mais indéniablement, ils en font partie.
Il faut être particulièrement fort pour ne rien posséder et pourtant, toujours donner. Et comme dit le petit Prince de St Exupéry : « On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux ». Ce sont souvent ceux qui ont le moins qui offrent sans compter. Nous ne pouvons pas avancer si les plus dépourvus n’ont que très peu à espérer. Nous ne dormirons jamais paisiblement tant que certains de nos enfants seront à la rue.
C’est dans cet esprit qu’il y a un peu plus de six mois, le CESEC a souhaité s’emparer d’un sujet bien trop criant pour qu’il reste sans voix. Aujourd’hui, nous tenterons d’aborder la question de la pauvreté pour que tout le monde puisse jouir de ce beau pays et que chacun trouve une juste place.
Plus que jamais, il est de notre devoir, en tant que représentants de la société civile polynésienne, de prendre la mesure de l'urgence de cette question cruciale qui affecte notre Fenua.
Pour porter notre regard sur un futur toujours plus lumineux, je souhaite rendre hommage à la force vive d’une Polynésie toujours plus belle, notre solidarité.
Il y a une fibre qui nous rend d’autant plus humains, il y a quelque chose en nous qui nous unit.
Cette fibre est le résultat de notre engagement quotidien pour une justice sociale. Beaucoup d’entre nous sont bénévoles dans des associations. Beaucoup d’entre nous, donnent tous les jours sans compter.
À ces personnes, volontaires, bénévoles, engagées. Je tiens à vous remercier du fond du cœur, sachez que nous vous voyons, nous vous reconnaissons et nous sommes fiers de vous.
Le rapport qui va ouvrir nos discussions, met également en lumière l’impact positif de toutes les associations, fédérations, groupements ou individus qui œuvrent pour améliorer le quotidien des plus démunis. La solidarité, nous la connaissons tous d’une manière ou d’une autre, dans nos foyers, c’est le tāmā’a partagé, dans nos quartiers, c’est de l’entraide inconditionnelle et dans notre culture et notre langue, elle se traduit naturellement « tauturu ».
Ainsi, afin de joindre les actes à la parole, je vous propose, Mesdames et Messieurs les Membres, Chers Amis, de découvrir ou redécouvrir notre rapport « Une société polynésienne fracturée : quelles perspectives pour une société plus équitable ? ».
Ensemble, faisons en sorte que le problème des inégalités sociales soit entendu et que ce rapport soit le point de départ d'un mouvement durable pour une société toujours plus équitable. Je nous souhaite à tous une bonne séance plénière.
Māuruuru